Le maréchal de Rochambeau

Le comte de Rochambeau

Lorsqu’il est choisi pour lever et conduire le corps expéditionnaire, le lieutenant-général comte de Rochambeau compte près de quarante ans de services. Il a l’expérience militaire, l’autorité pour s’imposer aux jeunes officiers, la maturité pour accepter la prééminence de Washington.

Débarqué en juillet 1780 à Newport (RI), il déjoue et décourage quelques jours plus tard une opération anglaise présentant des analogies avec celle qui réussira à leurs adversaires l’année suivante en Virginie. La discipline qu’il impose à ses régiments facilite les rapports avec la population.

Deux conférences avec Washington en septembre puis mai 1781 précisent les stratégies envisageables. Le général en chef veut s’en prendre au gros des forces anglaises, fortifié à New York. Le Français estime plus réaliste de s’en prendre d’abord au maillon plus faible des forces anglaises de Virginie. Rochambeau demande sa préférence à l’amiral de Grasse en des termes ne laissant pas de doute sur sa propre appréciation.

Lorsque, le choix fait, les trois hommes se retrouvent fin septembre sur le Ville de Paris, dans la baie de la Chesapeake, à la veille d’un engagement qui sera décisif, la synergie sera parfaite. En résulte une victoire peu coûteuse en hommes et obtenue assez rapidement pour ne pas laisser aux renforts expédiés de New York le temps d’arriver.

Les consignes royales lui interdisant de participer alors aux opérations envisagées par Washington sur la Floride ou le Canada, Rochambeau se joint à la préparation d’un investissement de New York, dont les Anglais entameront l’évacuation dès l’été 1782.

Rentré en France au début de 1783 Rochambeau sera l’hôte de la première Société des Cincinnati de France. Maréchal de France en 1791, il échappera de peu à la guillotine. Très admiratif des qualités et de l’œuvre de Bonaparte qui le lui rendait bien, il mourut en 1807.